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7 mai 2021 5 07 /05 /mai /2021 16:55

INTRODUCTION


C’est fini.

La rade de Mers el Kebir défile sous mes yeux.

Je suis sur un porte-avions « Le Lafayette », c’est son dernier voyage, il va être désarmé et comme pour se venger, il m’arrache à mes racines.

Cela fait trois semaines que je résiste, trois semaines que le « PLAN SIMOUN » a été déclenché :


« Tout jeune, âgé de dix huit à vingt cinq ans, sursitaire ou pas, doit rejoindre l’armée. »

Je viens d’avoir vingt ans, je suis instituteur dans le bled, je ne me sens pas concerné.

« Part René, c’est foutu, dans quelques jours tu vas être déserteur, tu es déjà considéré comme insoumis. »

Ma mère, mon frère, ma sœur tous me tombent dessus.

J’ai cédé et je suis sur le pont de ce monstre d’acier.

Ce triste 21 juin 1962 le soleil plombe mais tout est flou, mes yeux s’embrument, les larmes coulent et je ne peux pas lutter.

A travers les brumes de ma vue, la-bas Oran n’est plus qu’une tache floue.

Oran, Oran de ma jeunesse…..

 

 

 

 

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commentaires

P
J'apprécie votre blog , je me permet donc de poser un lien vers le mien .. n'hésitez pas à le visiter. <br /> Cordialement
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G
Bonjour,<br /> <br /> Oranie mars 1962<br /> Voici une histoire qui se passe pendant de retour des Français d’Algérie en mars 1962.<br /> <br /> Jean-Michel Le Chanjour est un militaire du Groupe de bombardement GB2/91 Guyenne sur la base aérienne de la SENIA depuis octobre 1961. Il est affecté à la maintenance des avions sur la base maritime de Mers el-Kebir, à une encablure du port d’Oran.<br /> <br /> Début de l’exode en mars 1962.<br /> La plupart des gens partaient en bateau depuis le port d’Oran, seul un petit contingent prenait l’avion. Il y avait des milliers de civils en attente et il n’y avait que 2 vols par jour (une Caravelle et un Boeing 707). L’attente pour partir était de quelques jours à une semaine maximum, Jean-Michel a pour mission de faire le tri des urgences.<br /> <br /> Une famille de 4 enfants (une fille de 15 ans et 3 garçons) habite à proximité de la base.<br /> Cette famille est un couple de fonctionnaires garde-barrière pour les transports qui traversaient la base. Ils ne peuvent quitter leurs fonctions et leur fille a reçu des menaces.<br /> Fin mars 1962 en soirée, Jean-Michel, revenant d’une partie de foot, est interpellé par les parents de cette jeune fille :<br /> « S’il vous plait, mettez notre fille dans un avion !<br /> - Dites-moi quand ?<br /> - Demain à la même heure<br /> - Ok »<br /> <br /> Le lendemain soir, la fille est là !<br /> Jean-Michel la conduit dans le hangar d’embarquement d’où elle partira rapidement grâce à lui. Jean-Michel continue sa mission d’assistance aux réfugiés jusqu’en juillet 1962. Il ne reverra jamais cette fille et n’aura jamais de nouvelles de la famille.<br /> <br /> L’objectif insensé de Jean-Michel aujourd’hui est de retrouver cette fille qu’il n’a connu que quelques heures en mars 1962 sur la base de Mers el-Kebir.<br /> Il ne connait ni son nom, ni son prénom et pourtant elle a toujours hanté sa mémoire depuis.<br /> <br /> Si cette histoire vous fait penser à une personne vous racontant son retour d’Oranie dans ces circonstances, merci de me contacter pour en parler.<br /> Je vous mettrai en contact avec Jean-Michel, qui est un cousin.<br /> Merci de diffuser ce message autour de vous.<br /> <br /> Bonne journée<br /> Cordialement
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M
Votre histoire m'a profondément ému.Je vais la diffuser à tous mes contacts et si par bonheur j'ai une réponse je vous en informerai<br /> Cordialement<br /> René
A
J'apprécie votre blog , je me permet donc de poser un lien vers le mien .. n'hésitez pas à le visiter. <br /> <br /> Cordialement
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T
Merci très beaucoup pour ce post. Continuez.
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R
<br /> <br /> bonsoir<br /> <br /> <br /> il me semble que vous etiez tres attaché de cette belle ville ..<br /> <br /> <br /> <br />
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